Rejoindre la côte nord, moins connue, et Valladolid.
Quand l’heure du départ de Tulum arriva, un choix s’imposa à nous : continuer la poursuite de notre découverte de la côte atlantique du Mexique et de sa succession de plages ou bien partir, tels des aventuriers, à travers la jungle du Yucatan vers Valladolid.
Ayant envie de changement, notre choix s’imposa tout naturellement sur la deuxième option. Dès le départ de Tulum, notre première découverte fût la longueur des lignes droites interminables de cette route qui mène à la ville de Valladolid. Taillée dans une jungle, très dense mais sans relief, les ingénieurs routiers ont opté pour une solution simple : « allons tout droit ! » Quelle joie de trouver un tournant, vous forçant à sortir de votre torpeur, après avoir roulé pendant des dizaines de kilomètres sur une route avec comme seul paysage la jungle de gauche à droite !
Koba
Au bout de deux heures, nous sommes arrivés à Koba, un site Maya que nous avions décidé de choisir comme escale sans trop en avoir entendu parlé. Et pour cause, le site de Koba est bien moins connu que ceux de Tulum ou Chichen Itza et cela n’était pas pour nous déplaire. Visiter à la file indienne, parmi plusieurs centaines de personnes, des lieux chargés d’histoire n’est pas notre « tasse de thé ».
A l’entrée du site, nous fûmes avertis qu’environ une heure de marche à travers la canopée nous permettrait de découvrir différemment cette forêt que nous voyons depuis des heures depuis la route sans réellement l’observer… En fait, Koba est l’un des derniers sites majeurs Maya qui fût découvert. Sa taille surpasse largement celle de Chichen Itza. La personne à l’entrée, après que nous lui ayons appris que nous ne souhaitions pas prendre de guide, nous signifia un message de prudence : « ne vous trompez pas de chemin sinon vous pourriez marcher plusieurs dizaines de kilomètres dans la mauvaise direction, le site est loin d’avoir été totalement exploré et s’étend sur plusieurs dizaines de kilomètres ».
Devant un tel avertissement et ne souhaitant pas dormir en pleine jungle, notre attention fût renforcée et les chaussures de marches enfilées. Une fois l’entrée franchie, le spectacle d’une horde de vélos et autres tricycles de type « pousse-pousse » s’offrit à nous ! Je passe sur les dizaines de sollicitations que nous refusâmes promptement pour suivre un chemin qui s’enfonçait dans une canopée inextricable. J’imagine à peine les difficultés qu’on dû rencontrer les courageuses personnes qui ont tranché cette forêt pour permettre à de simples visiteurs comme nous de passer avec autant d’aisance…
Au bout de quelques minutes de marche rapide dans une chaleur moite, les premiers vestiges apparurent dans une clairière, majestueux et dominant les éléments, immuables. Tout du moins, c’est l’impression que cela nous a donné mais, à bien y regarder, des petits monticules de pierre, entièrement recouvert de végétation, nous révèlent les restes d’anciennes construction que la Nature efface depuis des millénaires, lentement mais inexorablement. Seules subsistent quelques bribes de murs.
Cette image de la force de la Nature devant des ouvrages que l’homme a façonnés en la domptant et qui aujourd’hui se retrouve engloutie par cette même Nature, est assez impressionnante. Une sensation étrange de respect face à cette Nature toute puissante qui a permis le développement des premiers peuples humains et que nous tendons tant à négliger de nos jours, répétant ainsi les erreurs passées.
Mais trêve de rêverie et enfonçons nous dans la canopée pour découvrir les autres vestiges dont son principal : la grande pyramide qui s’élève au dessus de la jungle. La moiteur, toujours présente, et la chaleur rendirent notre marche un peu plus dure que prévu mais, au bout de quelques dizaines de minutes, une première série de bâtiments apparurent et nous permit de faire une pause.
Ne perdant pas de vue notre objectif premier, nous reprîmes sans plus tarder notre cheminement à travers bois pour poursuivre notre quête, qui s’imposa à nous quelques dizaines de minutes plus tard. Majestueuse, sortie de nulle-part, entourée d’autres vestiges bien conservés, cette pyramide nous révéla de très respectables dimensions pour des bâtisseurs de temps si éloignés; La montée de ce vestige étant possible, nous décidâmes de suivre le flot de personnes la gravissant avec courage et allégresse ! Comme il s’agit d’une « pyramide à escalier », il ne s’agissait, en somme, que de monter des marches, 42 mètres de hauteur, un jeu d’enfant ! Oui mais voilà, ces aïeux, pourtant de petite taille, ont taillé des marches très, très hautes qui rend toute montée sportive, idéal pour faire fonctionner efficacement les muscles des cuisses !
Au fur et à mesure de notre ascension, le paysage s’élargit et le soleil qui avait commencé à nous assaillir en plein effort, décida de nous offrir un répit en se cachant derrière quelques rares nuages. Les gens peinaient autour de nous, aussi bien dans le sens de la montée que dans celui de la descente mais, le sommet fût enfin à portée de main. Raffermis par l’issue de notre effort et l’atteinte du sommet, les dernières marches furent avalées dans un dernier effort. Là, le souffle court, ayant fait l’ascension d’une traite, le panorama à perte de vue de cette jungle fût particulièrement saisissant ! Où que se portait notre regard sur 360°, rien d’autre n’apparaissait que cette étendue de végétation.
Nous avions l’impression d’être sur une île ou le pont d’un navire au milieu d’un océan d’arbres… Savourant quelques minutes notre petite victoire de cette ascension sans escale, nous reprîmes le chemin du retour après avoir redescendu cette volée de marches impressionnantes vu d’en haut. La piste ombragée nous parut reposante après cette descente effectuée en plein soleil, celui ci ayant décidé de réapparaître.
Cénotes
Bientôt la porte d’accès au site fût atteinte et, comme nous avions découvert trois cénotes à faire à quelques kilomètres, nous regagnâmes rapidement notre voiture pour nous diriger vers ceux-ci.
Quelques minutes plus tard, nous étions entrain de nager dans une eau cristalline, au sein de ces cavernes rafraîchissantes. Un bonheur !
Valladolid
Mais, Koba n’était qu’une escale vers Valladolid, point d’arrivée de notre journée. Nous nous sommes donc remis sur la route pour l’atteindre à peine une heure après. Valladolid est une ville coloniale de taille moyenne, située entre la côte est et la côte ouest du Yucatan. Après avoir déposé nos bagages à l’hôtel et la fin d’après-midi s’apprêtant à céder sa place à une soirée naissante, nous nous sommes dirigés vers la place centrale de Valladolid.
De rues en rues, de très belles maisons à l’architecture typique parées de façades aux couleurs variées s’offrirent à nos yeux et apportaient un charme suranné indéniable à ce centre historique. Certaines de ces rues se révélèrent même pavées, le temps s’étant arrêté à cet endroit.
La place centrale recèle les plus beaux bâtiments coloniaux avec des arcades d’un style typiquement hispanique, seul un de ses côté accueille la superbe église de la même époque.
Nous découvrions dans ce Yucatan un charme jusque là inconnu à nous et une juxtaposition de deux époques en deux lieux différents mais peu éloignés en distance.
D’un côté, la civilisation Maya et ses pyramides et autres monuments, que les hommes ont abandonnés voilà for longtemps et nous dominant du haut de ses millénaires passés. De l’autre, la quiétude de la ville coloniale espagnole avec ces rues charmantes, aux maisons modestes ou bourgeoises de couleurs chatoyantes et à la place vivante.
Deux images, deux atmosphères à l’opposé de ce que nous avions découvert sur la Riviera Maya et seulement à quelques heures. Heureux de notre choix d’aller à la rencontre de l’intérieur de cette péninsule mexicaine, nous avons regagné notre hôtel à Valladolid pour nous reposer de nos efforts et nous permettre de reprendre la route dès le jour suivant, le centre historique de Valladolid ayant été arpenté en quelques heures…
A coup sûr une escale à faire et que nous ne regrettons pas ! La prochaine étape sera encore un choc puisque elle nous amènera à la capitale du Yucatan et sa vie trépidante, Merida.
Superbe merci ????